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Dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, le rapport d’Amani-Institute est alarmant. Entre le mois de mars et juin 2020, au moins 46 élèves dont l’âge varie entre 14 et 22 ans ont eu des grossesses, uniquement dans la commune de Kiwanja, à Rutshuru-centre, selon Amani-Institute. Cette association constate que la plupart d’entre elles sont des mineures.
« Les recherches menées par Amani-Institute démontrent que la majorité de filles enceintes sont des mineures dont l’âge varie entre 14 et 17 ans. Ces élèves sont entre des classes de sixième année primaire et quatrième année secondaire », rapporte Joseph Tsongo, coordonnateur de cette structure.
L’enquête souligne également que sept de ces filles ont pu
avorter, soit environ 12 % de ces élèves enceintes. « Plusieurs jeunes filles
se sont précipitées dans le foyer car elles ont été vomies [rejetées, ndlr] par
la famille lorsqu’elles sont tombées enceintes. Selon les informations à notre
possession, d’autres jeunes filles sont allées jusqu’à provoquer l’avortement
pour éviter l’opprobre. Une fois enceintes, ces jeunes filles doivent faire
face à des situations très difficiles car elles sont souvent victimes de la
discrimination dans la communauté locale », peut-on lire dans le rapport de
l’enquête.
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Sans activité, de nombreux élèves n’ont pas bénéficié d’un encadrement suffisant au sein de leur famille. Ce qui a favorisé une certaine oisiveté. Et le coordonnateur d’Amani-Institute pointe le gouvernement du doigt : « Il est de la responsabilité du gouvernement congolais, mais aussi des parents, de régler ce problème ».
L’annonce de la reprise des cours faite par le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga, uniquement pour les classes terminales, ne saurait résoudre ce problème pour l’instant. Et la ministre provinciale de l'Education du Nord-Kivu incite les parents à encadrer d’abord leurs enfants tant que les écoles restent fermées.
« Nous exhortons les parents à bien prendre soin de leurs enfants. Par exemple, ils pourraient prendre l’initiative de réviser quelques cours à la maison. Je pense que cela aiderait à protéger leurs enfants contre la délinquance et l'oisiveté », a conseillé la ministre provinciale Prisca Luanda.
Mettre fin aux mariages des enfants
Pendant que la situation de grossesses non désirées des
jeunes filles et des mariages précoces flambe, notamment dans la province du
Tanganyika, à Kinshasa, la Vice-Premier ministre, ministre du Plan, Elysée
Munembwe espère y mettre complètement fin « d’ici dix ans ». Elle l’a fait
savoir, lundi 27 juillet 2020, en marge du lancement du Rapport annuel sur
l’état de la population mondiale au niveau national.
Lire aussi: Elysée Minembwe : « Possible de mettre fin aux mariages précoces et violences sexuelles d’ici dix ans »
« Il est possible de mettre un terme au mariage des enfants et aux violences et abus sexuels dans tous les pays d’ici dix ans à condition d’intensifier les efforts déployés pour la scolarisation des filles, leur enseigner les compétences de la vie courante et impliquer les hommes et les garçons dans ces changements sociaux », a indiqué Elysée Munembwe.
Dido Nsapu
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