Kananga : 89% d’augmentation des cas des violences sexuelles sur les mineures

Ces chiffres alarmants sont livrés par l’Escadron de la police nationale chargé de la protection des enfants et prévention des violences sexuelles au Kasaï-Central. Ces violences seraient favorisées par les mesures de restriction imposées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire liée à la Covid-19.
20-Juillet-2020

Écoles, universités, églises et autres lieux de rassemblement  sont fermés depuis quatre mois en République démocratique du Congo, suite à l’état d’urgence sanitaire décrété le 24 mars par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi.

Si ces mesures sont salvatrices pour riposter efficacement contre la pandémie de Covid-19, elles occasionnent malheureusement des situations dégradables comme les violences basées sur les genres dans des foyers et dans les communautés.

A Kananga, le commandant second de l’Escadron de protection  des enfants et prévention des violences sexuelles de la police nationale au Kasaï-Central, Emmanuel Badibanga, a révélé à santesexuelle.cd que  des cas des violences sexuelles sur les mineures ont augmenté de 89% pendant cette période d’état d’urgence.  

31 millions  de violences sexuelles

Emmanuel Badibanga indique que cette situation touche particulièrement des filles dont l’âge varie entre 12 et 17 ans. Il en appelle à la responsabilité des parents dans l’encadrement des enfants pendant cette période particulière. Il interpelle aussi la conscience des hommes contre qualifie de « dépravation des mœurs ».  

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Ces chiffres alarmants confirment les inquiétudes du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Dans une récente étude, l’UNFPA avait indiqué qu’on peut s'attendre à ce que 31 millions de cas supplémentaires de violences fondées sur le sexe se produisent si le confinement se poursuit pendant au moins six mois dans 114 pays à faible et moyen revenu.

Pour chaque période de trois mois, selon la même étude publiée il y a un mois, on s'attend à ce que 15 millions de cas supplémentaires de violence sexiste se produisent. 

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La RDC est déjà à quatre mois de l’état d’urgence. Si cet état d’urgence ne sera plus prorogé dès ce 21 juillet, certaines mesures restrictives vont encore être maintenues tant la pandémie est encore loin d’être maîtrisée.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, la RDC enregistre 8.442 confirmés dont 193 décès à la Covid-19 au 19 juillet,  selon le Comité national de riposte.

Socrate Nsimba


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