Bukavu: un père enceinte ses deux filles, l'une meurt après un avortement clandestin

Le fait s'est produit à Bukavu, dans la commune d'Ibanda, à l'Est de la République démocratique du Congo.
03-Juillet-2020

Un père a engrossé ses filles jumelles, orphelines de mère depuis l'enfance. C'est ce qu'a rapporté mamaradio.info, un média en ligne basé à Bukavu. 

http://www.mamaradio.info/bukavu-confinement-une-fille-succombe-et-une-autre-echappe-suite-aux-avortements-clandestins

Selon le récit, le père a séduit ses deux filles à l'absence de leur marâtre, une commerçante bloquée depuis des mois à Dubaï, aux Emirats, suite aux mesures d'interdiction des vols commerciaux dans le cadre de la riposte contre la Covid-19.

Isolées dans le secret, les deux sont tombées enceintes tout en ignorant qu'elles étaient abusées séparément par  leur père. Chacune a  entrepris, de son côté, de recourir à l'avortement.  Et le drame est vite arrivé : si l'une de bat encore contre les complications post-abortum, l'autre est déjà décédée. 

"L’une de ses filles contacte ses amies qui l'orientent vers un pratiquant des avortements clandestins.  Malheureusement, cela a produit des complications. Sa jumelle de son côté, avait contacté ses amies qui lui donnent des comprimés abortifs. 
Entre la vie et la mort, les jumelles s’ouvrent aux voisins:  La première fille décide d’en parler à sa sœur et cette dernière  'évanouie. Situation qui alerte les voisins qui les conduisent à un hôpital de la place où la première succombe et l’autre continue à suivre les soins après l’avortement", rapporte ce média.

Manque d'information

Ce deux filles, victimes d'inceste, pouvaient bien recourir à l'avortement sécurisé dans une formation sanitaire appropriée et sous protection légale. Le Protocole de Maputo d'application en RDC depuis avril 2018, cite dans son article 14, alinéa 2, point C, l'inceste parmi les cas pour lesquels les femmes et jeunes filles peuvent solliciter en toute légalité de l'avortement sécurisé. 

Ces deux jumelles n'avaient, peut-être, pas cette information. Sinon, elles n'auraient pas recouru à l'avortement clandestin.  Le manque d' informations sur les questions d'avortement clandestin, troisième cause de mortalité maternelle en RDC, reste un handicap majeur au sein des communautés.  

Lire aussi:  Kinshasa: Noëlla meurt après avoir avorté en secret

Selon une récente étude de l'UNFPA, 7 millions de grossesses non désirées devraient se produire dans les 144 pays à faible et moyen revenu si le confinement se poursuit pendant 6 mois et si les services de santé sont fortement perturbés. Cela, parce que 47 millions de femmes dans ces pays risquent de ne pas pouvoir accéder à des contraceptifs modernes. Entre-temps, il est établi que la plupart des grossesses non désirées conduisent à des avortements clandestins.  

santesexuelle.cd


Commentaires

  • KU

    Kussa Thierry

    03/07/2020

    Avec une population aussi nombreuse pourquoi ne pas rendre l'avortement legal et gratuit, Je pense que ca va regler plusieurs problemes en meme temp.

  • AL

    Alain MAGURU Le Fémi

    03/07/2020

    C'est plus que triste. Je connais beaucoup de cas similaires. La jeune fille est encore moins, peu ou très mal sensibilisée. Il faut des moyens conséquents pour relever le defis.

  • JA

    Jacques Emina Be-Ofu

    05/07/2020

    La RDC pays de contraste et de paradoxe: Une relation sexuelle avec une personne mineure est qualifiée de viol. Pas d'excuse! Logiquement les grossesses des adolescentes sont une conséquence du viol. Par conséquent, éligible pour une interruption sécurisée dans une formation sanitaire. Pourquoi ne pas appliquer ce principe. Un travail de plaidoyer avec les parties prenantes (avocats, magistrats, membres du parlement, professionnels de santé et scientifiques) est nécessaire pour sauver les vies et promouvoir le développement humain.

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