Planning familial : quand l’allaitement exclusif protège contre une nouvelle grossesse

Outre ses bienfaits pour la santé du nourrisson, l’allaitement maternel exclusif dans les six mois qui suivent l’accouchement a une efficacité contraceptive proche de 98 %. La méthode, naturelle et temporelle, est appelée « Mama ».
06-Août-2020

Christine*, 28 ans, habitant la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, est mariée et maman pour la première fois depuis quatre mois et deux semaines. Elle propose à son nourrisson un allaitement maternel exclusif et avoue en tirer grandement profit.

« A part une petite fièvre dans une fourchette des 24 heures provoquée par son deuxième vaccin, ma petite fille reste en bonne santé depuis sa naissance », témoigne celle qui propose le tétée à son bébé au moins dix fois par jour.

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Les bienfaits de l’allaitement ne profitent pas seulement à son bébé, mais aussi à elle seule. Depuis son accouchement, Christelle n’a pas encore vu ses règles. Doit-on supposer que la méthode « Mama » agit en elle ? « Effectivement. Mais la méthode n’est pas efficace à 100%. Plus l'enfant grandi, moins efficace elle devient », répond Dr Jean-Claude Mulunda, spécialiste des questions de planification familiale.   

Selon les scientifiques,  l’efficacité de cette méthode contraceptive est proche de 98 %. Mais il y a des conditions à respecter. L’allaitement maternel doit être exclusif (au moins 6 tétées par jour) de sorte à favoriser chez la maman une grande production de la prolactine, une hormone secrétée par l’hypophyse, la même glande cérébrale qui commande l’ovulation. La production de prolactine est stimulée à chaque tétée du nouveau-né par la succion du mamelon, bloquant l’ovulation.

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L’apparition des règles marque la fin des effets de cette méthode contraceptive. Mais attention ! Il est arrivé à des femmes de proposer l’allaitement maternel exclusif aux premiers mois de l’accouchement et de retomber enceinte malgré l’absence des règles. Francine en a fait l’amère expérience en 2018 quand elle est retombée enceinte alors que sa première fille n’avait que trois mois.

« J’ai eu la honte de ma vie », témoigne celle qui a aujourd’hui deux enfants qui ont un écart d’âge de tout juste une année.  

La méthode « Mama » n’étant pas sûre à 100%, les gynécologues ou sages-femmes conseillent souvent aux femmes de prendre des précautions, en utilisant un autre mode de contraception pour être sûre de ne pas retomber enceinte.

Socrate Nsimba

*Le prénom a été changé


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