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Dossier population : essoufflée avec ses 7 enfants, Marie-Rose accepte le contraceptif

Faire vivre sa progéniture sans avoir soi-même un emploi formel, voilà le quotidien de Marie-Rose. Elle remue ciel et terre pour tenter de nouer les deux bouts. Ses maigres revenus de commerçante ne lui permettent pas de nourrir toutes ses nombreuses bouches. Elle s'est mise, depuis, sous une méthode contraceptive pour stopper les naissances et mieux élever ses enfants.
11-Juillet-2020

A 42 ans, Marie-Rose craint toujours de tomber enceinte. Son mari, au chômage depuis plusieurs années, n'arrive plus à subvenir aux besoins de sa famille nombreuse. Le couple a 3 garçons et 4 filles à l’espace de 13 années de vie commune. Mais la situation économique difficile à Kinshasa l’oblige à se lancer dans le commerce.

Elle vend les bois de chauffage (Makala) qu'elle ramène de la localité de Mbuba, au Kongo central. Mais ce commerce ne lui permet toujours pas de prendre soins de ses sept enfants.

"Je sens le poids de la vie. Je dois faire face aux soins de santé des enfants. Ils doivent allez à l'école mais mon mari et moi n'avons pas grand-chose pour assurer ces dépenses. Encore qu'il est au chômage", explique Marie-Rose à santesexuelle.cd. 

La situation de son foyer s’est empirée avec la pandémie du coronavirus qui frappe le monde. La frontière séparant la ville de Kinshasa à la province du Kongo central a été officiellement fermée, pour éviter la propagation du virus. Ce qui ne lui permet plus d’aller s’approvisionner en bois de chauffage à Mbuba. L’instinct de survie pour sa progéniture le pousse à imaginer des solutions.

« En attendant des jours meilleurs après le virus, je me suis lancée dans la vente des lave-mains qui sont assez sollicités à Kinshasa pour maintenir les gestes barrières contre le Covid-19. », révèle Marie-Rose. Elle se fait aider par son fils de 13 ans pour la commercialisation de ces kits d’hygiène.

Accepter le contraceptif 

Pendant ses sept accouchements, Marie-Rose n'a jamais pensé à la planification familiale. Elle ignorait également qu'elle pouvait harmoniser avec son mari au sujet du nombre d'enfants qu'ils pouvaient avoir. Cela, en tenant compte de leur revenu.

"Pour nous, quand je tombe enceinte, c'est Dieu qui l'a voulu. On s'arrange pour accoucher. Plus tard, après la naissance de mes cadettes jumelles, j'ai eu droit aux enseignements sur la planification familiale. J'ai réalisé que c'était bien pour nous reposer. Tellement que je me sentais essoufflée avec la charge familiale à assumer", déclare-t-elle. Avant de faire savoir qu’elle a accepté « d'utiliser les méthodes contraceptives pour ne plus tomber enceinte." Ce qui lui a permis de se concentrer pleinement à la survie de ses enfants sans attraper une nouvelle grossesse non désirée.   

Risque de grossesses non désirées avec Covid-19  

Ce 11 juillet, l’humanité célèbre la journée mondiale de la population. Cette date, selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), permet d’attirer l'attention sur l'ensemble des questions liées à la population. Cette journée rappelle la date à laquelle la population mondiale a franchi le cap des 5 milliards d’individus en 1987.

En République démocratique du Congo, comme en Afrique subsaharienne d’ailleurs, la démographie est galopante. Le taux de fécondité en RDC est de 6,02 enfants par femme en 2017, selon la Banque mondiale. Ce qui est bien au-delà du standard normal. Mais avec la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 amenant le confinement des populations, les récentes recherches du Fonds des Nations Unies pour la Population révèlent que si cette tendance poursuit pendant 6 mois avec des perturbations majeures des services de santé, 47 millions de femmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourraient ne pas être en mesure d'accéder à des contraceptifs modernes. Ce qui peut entraîner 7 millions de grossesses non désirées, d’après l’UNFPA.

On peut également s'attendre à 31 millions de cas supplémentaires de violence sexuelle, prédit cette organisation.  

Dido Nsapu 


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