RDC : une ASBL relance l’idée de la gratuité de l’accouchement

Plusieurs femmes sont souvent retenues dans des hôpitaux pour n’avoir pas payé les frais de maternité. Une situation qui préoccupe la fondation Grâce Monde. Cette structure propose un projet de loi pour rendre gratuit les naissances dans les milieux ruraux.
08-Juillet-2020

De nombreuses femmes congolaises démunies n’accouchent pas dans des maternités viables par manque de moyens. Cette situation met en danger la santé de la mère et du nouveau-né.

Certaines mères sont parfois retenues dans les maternités parce qu’elles n’ont pas pu honorer les frais d’accouchement.

Une association, Fondation Grâce Monde, fait de la gratuité de l’accouchement son cheval de bataille. Elle multiplie des plaidoyers notamment auprès des politiques pour qu’une loi sur l’accouchement gratuit  dans les milieux ruraux en République démocratique du Congo soit votée.

 « Batela Maman »

« Tout ce que nous cherchons et voulons est que les mamans accouchent paisiblement et gratuitement. », a affirmé Grace Mbongi, initiatrice de la fondation.

Au mois de juin dernier, sa structure a lancé la campagne « Batela Maman » dont l’objectif est de réduire le taux de mortalité maternelle liée à l’accouchement. Selon elle, la gratuité ou la subvention des soins à l’accouchement est une mesure adoptée par plusieurs pays africains dans le but de lever la barrière financière à l’accès aux soins obstétricaux.  

En juin et décembre 2019, cette fondation avait organisé plusieurs activités, notamment à travers les médias, pour faire connaître cette initiative.

« Nous ne voulons plus qu’une femme meurt en donnant la vie, parce que les femmes dites de classe moyenne souffrent pour donner la vie, surtout quand il s’agit d’un cas de césarienne, alors mettre cette initiative en œuvre les aidera beaucoup », pense l’initiatrice de ce projet. 

En République démocratique du Congo, le taux de mortalité maternelle de près de 700 décès sur 100 000 naissances vivantes, selon les dernières estimations. Ce qui fait d'elle l'un des pays les plus touchés au monde. 

Mauvaise prise en charge

Plusieurs femmes meurent pendant l’accouchement notamment à cause d’une mauvaise prise en charge. Dans les milieux ruraux, des femmes enceintes vont accoucher dans des structures de santé souvent non viables. 

En septembre 2013, la coordonnatrice provinciale du Programme national de santé des adolescents et genre, Marie Nzita, avait révélé lors d’un atelier de sensibilisation des associations féminines qu’une femme meurt, chaque jour, pendant l’accouchement dans la province du Kongo central. Le manque d’accès à un « accouchement sain » fait partie des causes de cette mortalité maternelle. 

Lors de sa prise des fonctions comme Premier ministre en 2018, Samy Badibanga avait annoncé la gratuité de l’accouchement dans son programme de gouvernement. Cet aspect du programme est resté lettre morte jusqu’à son départ du gouvernement. 

Dido Nsapu


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