Les conférenciers

RDC: le gouvernement appelé à maintenir le budget prévu pour l'achat des contraceptifs

Le gouvernement a prévu 11 milliards de francs congolais dans le budget 2020 pour participer aux efforts nationaux de la planification familiale. Avec la réduction des recettes de l'Etat consécutive à la crise sanitaire de la Covid-19, il y a risque que cet engagement ne soit tenu.
27-Juin-2020

Le maintien de l’allocation budgétaire pour l’achat des contraceptifs a été au centre d’un atelier tenu à Kinshasa du 25 au 26 juin 2020.

Acteurs de la société civile et du gouvernement de la République, spécifiquement ceux des ministères concernés, ont réfléchi autour de la nécessité  de maintenir les 11 milliards de francs des crédits budgétaires alloués  à l'achat des contraceptifs dans le projet de loi des finances rectificative 2020.

L’objectif global de cet atelier qui a réuni une vingtaine de participants dont ceux du CTMP (Comité technique multisectoriel pour la planification familiale), des ministères du Genre, de la Santé et des Finances, ainsi que des acteurs de la société civile, est de contribuer à l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des jeunes adolescentes à travers le maintien de cette allocation.

Les participants ont, en outre, fait des simulations du scénario possible de l’enveloppe budgétaire qui serait maintenue pour l’achat des contraceptifs.

Ils ont fourni des évidences à la Direction générale en charge de l’élaboration du budget, sur l’importance d’investir dans la santé sexuelle et reproductive par le financement de la planification familiale dans ce contexte de la Covid-19 en RDC. Un contexte qui a réduit sensiblement les recettes de l'Etat suite au ralentissement des activités économiques.

Un dîner avec les décideurs sera organisé dans les jours à venir pour partager les conclusions de cet atelier.

Plaidoyer de la première dame

Kinshasa a abrité en décembre 2019, la 4ème Conférence sur le Repositionnement de la Planification Familiale en République Démocratique du Congo (4e CNRPF). Au terme de cette rencontre, les participants avaient rappelé au gouvernement la nécessité d'investir dans la planification familiale. 

La RDC est le pays africain qui investi faiblement à la planification familiale, avec une participation gouvernementale de seulement 7%. Une participation qui, d'ailleurs, n'est souvent pas concrétisée.

En 2013, le gouvernement n’a décaissé que 300 mille dollars pour l’achat des contraceptifs et un million de dollars en 2015. Depuis lors, plus rien n’a été fait ou encore décaissé.

Grâce à l’implication des partenaires extérieurs, la RDC enregistre quand même des progrès dans l’accès aux méthodes contraceptives. Le taux de prévalence contraceptive moderne est passé de 6.5% en 2013 pour atteindre 18% en 2019. Cette année, les 19% projetés dans le premier Plan stratégique National de la Planification familiale à vision multisectorielle pour la période 2014-2020 seront certainement atteints.

La Première dame de la République, Denise Nyakeru, avait promis au terme de la 4e CNRPF de plaider pour cette cause noble, elle qui est particulièrement engagée dans la lutte contre la fistule obstétricale. 

La planification familiale permet aux populations d’atteindre le nombre souhaité d’enfants et de déterminer quel sera l’espacement des naissances. Elle consiste à utiliser des méthodes contraceptives et à traiter l’infécondité.

Altesse B. Makambo


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