Drépanocytose : 80% des couples font le test prénuptial sur exigence de la famille ou de l’église en RDC

A l’occasion de la journée mondiale de la drépanocytose célébrée ce 19 juin, santesexuelle.cd a sondé des couples qui ont passé le test de l’électrophorèse juste avant leur mariage. Objectif : savoir la source de leur motivation. Enquête.
19-Juin-2020

La drépanocytose, plus connue sous le nom d’anémie SS, continue d’être un sérieux problème de santé publique en République démocratique du Congo, faute des mesures de prévention.

Une récente étude publiée ce mois de juin par le cabinet d’étude Target indique que 92% des Congolais ne se font pas dépister contre cette maladie héréditaire qui affecte l’hémoglobine des globules rouges, malgré que 94% disent être conscients de sa dangerosité.   

Selon la même étude, ces données confirment le fait que les futurs époux ne se font pas dépister avant le mariage pour connaitre leur état hémoglobinique.

2% de nouveau-nés affectés en RDC 

Ainsi, santesexuelle.cd a-t-elle voulu connaître la motivation réelle de ces rares couples qui ont fait le test de l’électrophorèse juste avant leur mariage.

Et il ressort de cette enquête par sondage menée dans les réseaux sociaux (Facebook et WhatsApp) que 80% des couples ont réalisé ce test sur exigence soit de la famille soit de l’église. Seulement 20% des couples l’ont réalisé de leur propre volonté. 

« Notre pasteur était très exigent par rapport à l’état hémoglobinique et sérologique. Il aurait fallu que je participe dans la foulée à une formation sur la drépanocytose à Bandalungwa dans le cadre de la sensibilisation des professionnels des médias pour prendre un engagement sérieux d’aller faire le test d’électrophorèse. Du coup, c'était devenu mon conseil de tous les jours aux couples qui se préparaient pour le mariage. Il faut éviter d’être embêté toute sa vie par les maladies des enfants ou leur décès », témoigne Elysée, journaliste. 

En République démocratique Congo, selon le Programme national de lutte contre la drépanocytose, 2% des nouveau-nés sont homozygotes pour l’hémoglobine S et environ 40 000 naissances d’enfants anémiques sont estimées chaque année, tandis que dans la population adulte, le portage du trait s’élève à environ 25%. 

Poids économique et choc affectif 

En plus des prestataires sociaux, la famille et l’église ont donc un grand rôle à jouer dans la sensibilisation pour un dépistage massif de la population.

Dans un pays aux ressources limitées comme la RDC, la prise en charge d’anémie SS constitue économiquement un véritable goulot d’étranglement pour les familles. Cette maladie provoque aussi un choc affectif considérable dans la famille par la perte, souvent à fleur d’âge, de ses membres. 

Chaque 19 juin, l’humanité célèbre la journée mondiale de la drépanocytose. Plus de 6 millions de nouveau-nés par an ont des traits drépanocytaires sans le monde.

Les efforts médicaux se  poursuivent pour améliorer le traitement de cette maladie, voire la traiter à la source, là où naissent les globules rouges. En attendant, vaut mieux prévenir que guérir. 

Socrate Nsimba


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