Bunia: violée par des militaires, elle se réfugie dans le silence

Dans la localité de Lengabo, ville de Bunia, dans la province de l'Ituri, une femme a été violée par huit hommes présumés militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), rapportent des sources locales. Par peur des représailles, la victime a préféré la loi silence.
25-Mars-2021

Selon nos sources sur place, le chef de la localité de Lengabo aurait découragé la famille de la victime de ne porter plainte pour éviter des représailles.

Après le forfait, la victime a vite été pris en charge dans un centre médical de la place avant d'être transférée chez Médecin Sans Frontières. 

‘‘Cette femme était à la maison avec son mari.  Elle est sortie pour le petit besoin. Dehors, il y avait un groupe d' hommes en arme identifiés comme des militaires des FARDC qui l’ont violée. Ils étaient nombreux et certains sont entrés à la maison soi-disant pour le  contrôle de routine. Ils ont brutalisé la femme et l’ont amenée sous les eucalyptus. La femme s’est battue et ils ont menacée de la tuer ‘‘, raconte un habitant de la localité de Lengabo.

Le Porte-parole de l'armée dans cette province, Jules Ngongo affirme ne pas être au courant de ce dossier. 
‘‘Pour le moment, nous  ne sommes pas encore au courant de ce cas-là. Tous les militaires qui se livrent dans les violations des droits de l’homme sont condamnés. Je pense qu’il faut dénoncer s’il y a de tels cas. Que gagnerait l’armée si des tels cas ne sont pas condamnés ou si un militaire se mécomporte ? Il faut pousser le Bouchon un peu loin‘‘, a-t-il souligné. 

Que dit la loi ?

Selon la loi congolaise, si la victime de violences sexuelles refuse de dénoncer, l’Etat peut se saisir du dossier. Mais si cette dernière refuse de confirmer les faits, il est souvent difficile d’établir la faute.

Toutefois, l’Etat qui a toutes les preuves de l’infraction a la latitude de punir lui-même les auteurs des faits.

Les violences sexuelles demeurent un fléau dans la partie Est de la RDC, encouragées par l'activisme des groupes armés. Les rapports des différentes organisations non gouvernementales sont alarmants. 

En août 2020, la présidence de la République à travers le Bureau de la Conseillère spéciale du chef de l’Etat en charge de la Jeunesse et de Lutte contre les violences faites à la femme, avait lancé un numéro vert (122) pour assistance en cas d’agression sexuelle ou physique sur l’ensemble du pays.

Jules Ntambwe



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