Lutte contre les avortements clandestins : la CGND renforce les capacités des médecins

Après l’étape du plaidoyer, la Coalition de lutte contre les grossesses non désirées (CGND) a pris l’option de renforcer les capacités des médecins membres du Conseil urbain de l’Ordre des Médecins de Kinshasa à travers une séance de partage d’informations sur le Protocole de Maputo du 18 au 19 mars 2021 à Kinshasa.
19-Mars-2021

A en croire le président provincial de l’Ordre des Médecins de Kinshasa, Dr Elvis Bula, le respect du Protocole de Maputo ne pose pas un problème pour les médecins. Il faut juste des mesures d’encadrement en vue de la matérialisation ou de la pratique de ses dispositions. 

« Nous sommes dans un contexte où les textes prévoient la dépénalisation des délits liés à l’avortement tout en posant des critères ou des conditions. Mais maintenant, qui doit le faire, et dans quel contexte, et comment le pratiquer ? Les médecins veulent juste avoir des garde-fous face à cette disposition. Et aujourd’hui à travers la coalition, nous avons été éclairés.  Nous avons souhaité accompagner la coalition dans cet exercice, parce qu’il existe bien des documents qui prévoient comment s’y prendre », a-t-il dit à la presse.

C’est quoi ces garde-fous ?

Pour le Docteur Elvis Bula, les garde-fous évoqués ce sont les conditions et prévenir les uns et les autres que la RDC a ratifié le Protocole de Maputo qui a une force sur les lois nationales. 

« Nous parlons ici du partage des responsabilités. L'avortement étant un service médico-légal, les magistrats tout comme les avocats, les FARDC, les policiers doivent aussi être au courant de la ratification de ce traité ; au même rang que le personnel soignant qui doit être informé sur les limites de cette disposition. La crainte c’est que tout avortement ne trouve pas une justification selon le Protocole de Maputo. Le diagnostic doit être bien posé, en cas de viol pour les médecins, d’inceste pour la justice… », a-t-il ajouté. 

Pour Mimy Mopunga, membre du Cadre permanent de concertation de la Femme (CAFCO), organisation membre de la CGND, le cadre légal a beaucoup évolué en RDC, selon certains critères.

Le Protocole de Maputo pas totalement respecté

« Les médecins sont des praticiens, et on voulait échanger pour que les lois qui concernent les médecins puissent être harmonisées avec d’autres textes. Il y a notamment le Code de déontologie médicale qui jusque-là n’autorise pas l’avortement, alors qu’il y a déjà le protocole de Maputo », a-t-elle dit, avant d’ajouter que le Protocole de Maputo n’est pas totalement respecté en RDC.

« Nous avons constaté que le Protocole n’est pas respecté, compte tenu de la loi votée en 2018 sur la santé publique qui n’a pas pris en compte les dispositions du Protocole de Maputo. De même que le Code de déontologie médicale qui n’est pas encore révisée. Et c’est ça notre souci, afin que tous ces textes se conforment à l’article 14 du Protocole de Maputo, au-delà de la Circulaire du Conseil Supérieur de la Magistrature. Les femmes sont en train de mourir à cause des avortements clandestins, et il faut que cela s’arrête », a conclu Mimy Mopunga.

Rappelons qu’en RDC, les avortements clandestins constituent la deuxième cause de la mortalité maternelle après les hémorragies.

Le ministre de la santé, Eteni Longondo, a signé les normes et directives de soins complets d'avortement centrés sur la femme. Ces normes, une fois vulgarisées, seront une réponse aux préoccupations de l'Ordre de médecins de Kinshasa. 

Altesse Makambo


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