Le député Nanou Memba

RDC : un député dément être porteur d’un projet de loi sur la protection des homosexuels

Une information selon laquelle le député national Nanou Memba envisagerait de déposer à l’Assemblée nationale un projet de loi portant protection des homosexuels circule sur les réseaux sociaux depuis lundi 1er mars et fait grand bruit.
02-Mars-2021

Dans un message parvenu à santesexuelle.cd ce mardi 2 mars, le cabinet du député national Nanou Memba dément ce qu’il qualifie de "rumeur", l’information selon laquelle le concerné envisage de déposer un projet de loi portant protection des homosexuels dès la prochaine rentrée parlementaire le 15 mars.

Le cabinet de l’élu de Kipushi dénonce une « accusation teintée d'un plan machiavélique visant à déstabiliser cet homme d'État » et met en garde « toute personne qui se permettrait de se lancer dans ce faux combat sans issue ».

Cette question a fait grand bruit dans l’opinion. Beaucoup sont montés au créneau pour dénoncer une pratique « abominable » que les Occidentaux voudraient imposer aux Africains.  

Les questions de minorités sexuelles sont très délicates dans les sociétés africaines en général et congolaises en particulier où des pesanteurs socio-culturelles font passer l’homophobie comme un sentiment légitime.

En juin 2020, le Parlement gabonais a difficilement voté une loi dépénalisant l’homosexualité, non sans s’attirer la colère d’une bonne partie de la population. Une année avant, la Haute cour du Botswana avait décidé le 11 juin 2019 de décriminaliser l’homosexualité.  Les pays comme l’Angola, le Mozambique et les Seychelles ont fait la même chose bien avant.

En Afrique Subsaharienne, 26 pays sur 49 criminalisent encore les relations homosexuelles, à des degrés divers, pouvant aller jusqu'à la prison à perpétuité ou la peine de mort.

En RDC, l'homosexualité n'est pas directement mentionnée comme étant un acte criminel dans le Code pénalMais des défenseurs de droits des minorités sexuelles craignent que sur base de l'article 172 du même Code qui spécifie que tout actes ou offenses « contre nature » peut être punie d'une sentence de trois mois à cinq ans d'emprisonnement ferme, les homosexuels puissent être inquiétés par la justice.

Entre 2013 et 2016, le député Steve Mbikayi, l'actuel ministre des Actions humanitaires et Solidarité nationale, avait proposé, sans succès, une loi pénalisant l'homosexualité. L'Assemblée nationale l'avait rejetée.

Socrate Nsimba


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