Covid-19: confinement, sexe, avortement, violences sexuelles…le dilemme

L’humanité toute entière est frappée depuis fin 2019 par la pandémie de Coronavirus. Le confinement ; c’est le maître-mot pour éviter la propagation de cette pandémie.
24-May-2020

« Restez chez vous », c’est ce qui se raconte partout ; dans des médias comme dans des grandes institutions. Pour ceux qui adorent se promener, l’on recommande le port des masques, le respect des mesures barrières, en l’occurrence la distanciation sociale d’au moins 1 mètre, et le lavage fréquent des mains. Ecoles et universités fermées, églises, marchés et quelques bureaux plongés dans la même situation. Pas des vols ; les parents sont obligés de rester avec les enfants confinés à la maison. Les salaires pour certains sont gardés intactes et pour d’autres, ils sont revus à la baisse. Les économies menacées ; le monde est dans une situation qui appelle à des questionnements. A la maison, la colère l’emporte sur tout. Rester 24/24 à la maison pour certains parents, c’est jamais vu auparavant.
La Covid-19 est venue renforcer l’angoisse, le stress entre parents, mais aussi entre enfants et parents. En République Démocratique du Congo, où au-delà de papa et maman, l’on retrouve dans une même maison plusieurs enfants mélangés aux neveux et nièces, cousins et cousines, c’est le pire cauchemar. Une seule télévision pour tous, dans un pays où la desserte en courant électrique pose problème. Ainsi, l’on passe des journées tout en se regardant face-à-face ; c’est la « merde ». Cette situation entraine plusieurs faits ayant trait à la santé sexuelle et reproductive de la femme, de la jeune mais aussi de la petite fille. Si en temps normal les violences faites à la femme battaient son record, il en va de pire en cette période de confinement imposé par la Covid-19.
Déjà à Kinshasa par exemple, dans des milieux urbano-ruraux, le sexe est une forme des « distractions » dans des ménages où le courant électrique et l’eau posent problème. Papa et maman passent leurs moments dans la jouissance sexuelle, car le chômage et autre situations est un mode de vie quotidien. Avec la Covid-19, ça ne se passe pas seulement en milieux « reculés », mais la situation est devenue générale. Elle n’épargne personne !

Cas d’une famille à Lingwala
Ce constat a été fait dans un ménage situé dans la commune de Lingwala à Kinshasa, où dans une famille de quatre (4) enfants, papa et maman qui travaillent, tous deux, dans une grande entreprise de la place, sont en congé technique pour raison de Coronavirus. Déjà, les enfants sont habitués, après l’école vers midi, de rester quelques heures devant la télé pour se divertir en compagnies des « dessins animés ». Avec la Covid-19, les deux jeunes garçons de cette famille, qui ne partent plus à l’école, se mettent à regarder la télé du matin au soir. Difficile pour Papa de regarder les informations, car il n’y a qu’une seule télévision pour tous. Ainsi, il se confine en chambre devant son ordinateur. A la cuisine, Maman est concentrée pour apprêter à manger avant 17 heures. Dans la chambre, les deux jeunes filles de la famille se font draguer dans des réseaux sociaux et prennent rendez-vous avec leurs futurs copains. Il est 17 heures, tout le monde à table. Après avoir mangé, maman n’a plus rien à faire ; elle rejoint papa en chambre, et c’est la jouissance qui commence. Ça, c’est la situation de tous les jours, car de 17 heures à l’aube, papa et maman s’accouplent et cela sans tenir compte d’une possible grossesse non désirée.
Pour les jeunes filles, il suffit d’une simple distraction des parents, c’est la poudre d’escampette pour rejoindre leurs beaux messiers. Ainsi au mois d’avril, le confinement étant lancé depuis le 19 mars 2020, Josiane va tomber enceinte d’un jeune dont l’identité ne nous pas été révélé. La peur, car pour Josiane, contrairement à sa sœur, ses sorties étaient justifiées par des cours de rattrapage en vue de préparer les examens d’Etat. Difficile d’informer les parents, Josiane propose à son copain d’avorter. « Papa va me tuer », lance Josiane. Ainsi, le jeune homme prend contact avec un monsieur du coin pour faciliter la chose. C’est un avortement qui n’a pas causé la mort, mais qui a compliqué la santé de la jeune fille, jusqu’à ce que les parents dépensent la petite économie pour réparer les préjudices causés. Josiane recouvre sa bonne santé en mi-mai, et cette situation sert de leçon à sa sœur ainée. Du côté des parents, la mère est déjà enceinte de huit semaines et attend la venue prochaine de son cinquième enfant.
Ainsi, l’on comprend déjà que le Coronavirus a changé le mode de vie dans des familles, car seulement à Kinshasa, une dame a été fortement tabassé par son époux parce qu’elle voulait avoir des vérités sur la gestion des salaires de son époux. Ceci parce qu’à quelques jours du confinement, l’homme s’est plongé dans une crise ne lui permettant même pas d’assurer la survie de sa famille. Pour la femme : « tu as travaillé durant plusieurs années avec un salaire de 600 dollars le mois, y compris les différents frais des missions, mais te voilà pauvre en seulement 2 mois », c’est cette remarque de la femme qui va révolter l’homme jusqu’à violenter sa femme physiquement. Que vont devenir plusieurs autres foyers en cette période de Coronavirus, dont la fin n’est pas proche ? Continuons d’y réfléchir.
Bernetel Makambo       
    


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