Lors de l'échange organisé par la Fondation Bomoko le 4 février à Kinshasa

Cancer du sein : « Je ne mourrai pas, je vivrai »

Le soutien psychologique pour les personnes atteintes du cancer est un élément essentiel dans le processus de guérison. Sous radiothérapie pour un cancer du sein, Mme Michelle s’en va en guerre contre le fatalisme, en se débarrassant du stress et tout ce qui peut l’empêcher de vivre heureuse. Témoignage.
04-Février-2021

L’humanité célèbre ce 4 février la Journée mondiale de lutte contre le cancer, une occasion de tabler sur la prévention, la détection, la lutte contre la stigmatisation et le traitement de cette maladie, première cause de mortalité dans le monde. 

Selon l’OMS, le nombre de nouveaux cas de cancer a plus que doublé dans la région africaine, ces vingt dernières années, passant de 338 000 cas notifiés en 2002 à environ 846 000 cas notifiés en 2020. Et parmi les cancers les plus récurrents, il y a le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus, le cancer de la prostate, le cancer de l’intestin, le cancer du côlon, le cancer du rectum et le cancer du foie.

En République démocratique du Congo, la Fondation Bomoko intervient notamment dans la lutte contre le cancer du sein. Cela, dans les axes de sensibilisation, de dépistage, de suivi et orientation du patient. 

En collaboration avec l’Ong Mpongo, la Fondation Bomoko a organisé, ce 4 février à Kinshasa, une rencontre d’échange, témognages et conseils santé sur le cancer. 

Pour cette journée internationale inscrite sous le thème : « Je suis et je vais », l’accent a été beaucoup plus mis sur le soutien psychologique aux survivantes du cancer.  

Trois femmes qui ont survécu au cancer du sein ont partagé leur experience lors de cette rencontre. Parmi elles, Mme Michelle, mère de huit enfants, diagnostiquée il y a plus d’une année.  

Par son témoignage, Michelle appelle les survivantes au cancer à ne surtout pas céder au fatalisme. 

“J’avais fait mon testament”

« Au début, ce n'était pas facile. J'ai fait un ou deux mois sans dormir. J'avais même fait mon testament. J'avais l'impression que le ciel était tombé sur ma tête. Aujourd'hui, je prends cela comme une épreuve. Je suis allée en Afrique du Sud pour me soigner pendant dix mois et j’ai dépensé plus de 20 mille dollars alors que je n’avais rien dans mon compte. Grâce à Dieu, j’ai bénéficié de plusieurs soutiens et reçu beaucoup de dons. A force de parler avec mon médecin, ils m'ont dit que ça ira », témoigne celle qui, grâce à l’autopalpation, a su détecter à temps les symptômes du cancer du sein.

Tôt il est détecté, mieux le cancer du sein est soigné. D'où, l'auto-palpation est vivement recommandée comme un geste efficace pour détecter les signes du cancer dans sa phase primaire. 

Maintenant, Michelle veut croquer la vie à pleine dent. « J'ai essayé de modifier mon style de vie... C'est une maladie qui demande d'éviter le stress. Je vis chaque jour comme le dernier. Je suis sous radiothérapie. Il me reste quelques séances. Dans dix ou quinze ans, nous allons nous retrouver. C'est Dieu qui a voulu ainsi. Je ne mourrai pas, je vivrai », proclame Michelle, bien maquillée par le salon Top des Tops de l’Ong Mpongo qui appuie des patientes ou survivantes également sur le côté esthétique afin de leur  redonner goût à la vie. 

“Ceux qui ont été atteints du cancer souffrent beaucoup de dépression. Elles sont stigmatisées parfois dans la société. La plupart décèdent non pas à cause de la maladie, mais à cause du manque de soutien psychologique”, indique Antony Mvano, chargé du projet à la Fondation Bomoko. 

Parmi les survivantes, une femme venue de Kasangulu (Kongo central) a subi une ablation d'un sein après traitement. Si elle a perdu un sein, elle a décidé de ne jamais perdre son sourire. 

 Socrate Nsimba


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