Soins de santé adaptés : un besoin vivement exprimé par les minorités sexuelles en RDC

Dans un numéro de « Face aux Jeunes » organisé à Kinshasa par l’association Si Jeunesse Savait et la plateforme en ligne Amour Afrique RDC, les questions liées à la lutte contre la discrimination faite aux LGBT(Lesbiennes, Gays, Bisexuels, transgenres), ont été abordées et expliquées par des experts sans tabou.

23-Novembre-2020

Cette minorité sexuelle exprime de vive voix son besoin d’être prise en compte en ce qui concerne notamment les soins de santé adaptés à son identité sexuelle. Cela, conformément à la déontologie et fondement même de la médecine.

« Impact de l’homophobie sur la SSR des jeunes LGBT ». C’est le thème qui a alimenté un débat houleux entre participants et intervenants.

Pour Dr Hilaire Mbwolie Nsabala, troisième Vice-président du Conseil national multisectoriel de lutte contre le Sida et ambassadeur de bonne volonté des Etats-Unis, les services qui sont censés offrir les soins de santé doivent travailler de façon universelle. Autrement dit, ils doivent offrir des soins à tout le monde sans restriction.

« Les hétéros n’ont pas le droit sur le LGBT. Ils ont tous les mêmes droits et il faut considérer tout le monde de façon égale. Les choses doivent être équitables », a-t-il affirmé lors de son intervention.

Un « Programme national de santé sexuel masculin »

Auteur d’une thèse sur les facteurs explicatifs de la séroprévalence élevée en VIH, hépatite… sur les LGBT aux Etats-Unis, Dr Hilaire Mbwolie estime qu’il est opportun de créer un « Programme national de santé sexuel masculin », afin de prendre en compte tous les problèmes liés à la communauté LGBT.

« Une fois ce programme est mis en place, les interventions chirurgicales seront adaptées, les besoins orientés vers leur identité et orientation sexuelle, y compris le traitement hormonal, aussi la disponibilité d’une fiche de consentement éclairé. Nous ne pouvons pas interdire à quelqu’un de devenir ce qu’il veut. Ce n’est pas un scandale ! C’est ça le droit à la santé », a affirmé Hilaire Mbwolie qui ajoute que : « Tout doit se faire dans la dignité ».

Ainsi, fait-il noter que pour y parvenir, le défi est de sensibiliser la communauté médicale et paramédicale, les décideurs et les églises ; garantir la liberté individuelle étant donné que la Constitution congolaise est muette sur la question LGBT.

«La question est très sensible. La discrimination limite l’accès aux services de soins de santé à la communauté LGBT. Pour le personnel de santé, il faudrait que la question soit abordée avec beaucoup de professionnalisme préserver la dignité. Plus il y a l’homophobie, plus il y a la stigmatisation et cela appelle la communauté LGBT à se cacher. Et ce n’est pas bien. Si cette population n’est pas prise en compte, nous violons l’aspect inclusion. Or, les soins de santé doivent être inclusifs ; prendre tout le monde en compte. Nous voulons que la population LGBT soit considérée avec beaucoup d’attention », a-t-il conclu.

Altesse Makambo