Cancer du sein : les deux grands défis de la lutte en RDC

Alors que le dépistage précoce est la clé pour une prise en charge réussie du cancer du sein, la sensibilisation et les données statistiques nationales restent les deux plus grands défis du pays. Présente à Kinshasa, Haut Katanga, Nord Kivu et Sud Kivu, la Fondation Bomoko, présidée par Mme Mélissa Sharufa, met un accent particulier sur la sensibilisation. Santesexuelle.cd a rencontré son Responsable scientifique, Dr. Pika Longila, qui nous parle de leurs actions. Interview.
06-Octobre-2020

Santesexuelle.cd : Quelle est la mission de votre organisation et ses actions de terrain dans la  lutte contre le cancer du sein ?

Dr. Pika Longila : Notre mission principale est de créer une génération sans cancer dans un avenir proche. Mais comment? En sensibilisant sur l'importance de se faire dépister. Depuis 3 ans que nous existons, nous avons mené plusieurs actions que vous pouvez consulter sur notre site fondationbomoko.org.  Se référant à notre premier objectif, la sensibilisation est le leitmotiv de nos activités de terrain. Ainsi, nous sensibilisons dans les écoles, les églises, dans les marchés, les universités en organisant des conférences, ateliers et autres. Nous le faisons aussi sur le digital.

Ph: Dr. Pika Longila

Assurez-vous une prise en charge des cas de cancer du sein ?

Oui, la fondation prend en charge. Après une consultation par nos médecins, les patients sont orientés dans des centres de dépistage et de traitement spécialisés de nos partenaires. Si le diagnostic du cancer est confirmé, nous assurons la prise en charge partagée sauf pour des cas sociaux.


En trois ans d’existence, avez-vous pris en charge combien de personnes ?

Nous devons actualiser nos chiffres. Mais en 2019, nous avons atteint une centaine de cas : femmes, enfants et un homme.


Donc, même des enfants peuvent être atteints de cancer du sein?

Oui. Parmi les facteurs de risque, il y a la génétique, la mauvaise alimentation, les hormones prises abusivement... En parlant d'enfants, c'est plus le cancer du sang. Un cas de 17 ans a été diagnostiqué, décédé malheureusement du cancer du sein au stade avancé.

Ph: Une journée de sensibilisation dans la Fondation Bomoko à Lubumbashi

Quels sont les défis de cette lutte en RDC ?

Le défi, c'est la prise en charge. Le cancer nécessite des moyens onéreux avant, pendant et après le traitement, et même dans le Follow Up à long terme. Mais aussi, c'est le registre. Le pays n'en dispose pas. Cela rend difficile l'élaboration des statistiques ainsi que des plaidoyers pour l'amélioration de la prise en charge.


Selon votre observation, quel est le niveau de dépistage volontaire en RDC ?

Le dépistage volontaire est tributaire de l'impact de la sensibilisation. En octobre, mois dédié au cancer du sein, des ONG de lutte contre le cancer amplifient la sensibilisation à travers les médias, les descentes sur le terrain, ce qui favorise l'augmentation de dépistage du cancer du sein.

Propos recueillis par Socrate Nsimba

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