RDC: bientôt un numéro vert pour des cas d'avortements sécurisés

En marge de la journée internationale sur la dépénalisation de l’avortement célébrée chaque 28 septembre, la Coalition de Lutte contre les Grossesses Non Désirées (CGND) sensibilise la communauté sur les droits des femmes et des jeunes filles en matière d’avortement médicalisé. Ce, conformément à l’article 14, alinéa 2.C du Protocole de Maputo ratifié puis publié par la RDC.
30-septembre-2020

Mercredi 30 septembre 2020, plusieurs équipes composées des membres de la CGND ainsi que des professionnels des médias membres du Réseau des Journalistes pour la Santé Sexuelle et Reproductive (RJSSR/RDC) étaient déployées dans différents coins éloignés du centre-ville de Kinshasa, en vue de communier avec les différentes couches sociales. 

A la zone de santé de Kisenso, la délégation conduite par deux membres de la coalition, a échangé avec des leaders politico-administratifs, leaders communautaires, des jeunes filles et garçons, personnes handicapées, personnel médical, enseignants et tant d’autres, autour des avortements médicalisés en RDC.

Myriam Dako, membre active de la CGND, a présenté l’évolution du contexte légal en matière des droits à la santé sexuelle et reproductive en RDC ; informé les participants sur le contenu du Protocole de Maputo sur les conditions d’accès à l’avortement médicalisé ; et enfin partagé les évidences sur l’ampleur des grossesses non désirées et les avortements clandestins en RDC comme l’une de causes majeures de la morbidité et de la mortalité maternelle.

Axée autour du thème : « Oui, les femmes et les filles peuvent autogérer leur santé sexuelle et reproductive y compris l’avortement par la télémédecine », cette matinée de sensibilisation et de partage communautaire a été aussi marquée par une série de questions-réponses entre participants et l’intervenante du jour. Occasion qui a permis de récolter aussi les témoignages auprès de la communauté sur les avortements clandestins et ses conséquences néfastes sur la vie des femmes et des jeunes filles.

« Cette fois-ci, on s’est dit qu’on doit venir auprès de la communauté, car c’est ici que les avortements clandestins se pratiquent au quotidien. On a choisi trois sites : Mont-Ngafula, Kisenso et Maluku pour sensibiliser la communauté sur le Protocole de Maputo dans son article 14, alinéa 2.c. Il était important que la population sache qu’il existe un instrument international qui est au-dessus du Code pénal congolais, et qui prône les Droits à la Santé sexuelle et Reproductive de la femme congolaise », affirme Myriam Dako.


Quid de la « Télémédecine »

En ce qui concerne la « télémédecine », elle a rassuré qu’une fois les normes et directives sur les soins complets d’avortement seront validées et rendues disponibles, la coalition pourra mettre en marche un numéro vert pour avoir des préoccupations des femmes sur les avortements sécurisés.

« Pour ce qui est de la télémédecine, on demande à toutes les femmes, où qu’elles soient, elles peuvent directement contacter à l’aide d’un numéro vert que la coalition pourra mettre en place très prochainement, afin de bénéficier des conseils et orientations pour obtenir un avortement sécurisé. C’est pour bientôt. Nous attendons les normes et directives qui vont nous donner mandat pour lancer cette pratique ici en RDC », conclut-elle au cours d’une interview avec la presse.

Selon les résultats de l’EDS 2013-2014, la mortalité maternelle en RDC est estimée à 846 pour 100.000 naissances vivantes. L'avortement à risque reprensente la deuxième cause de cette mortalité élevée, derrière les hémorragies. Il est donc important de promouvoir, vulgariser et mettre en œuvre l’article 14 du Protocole de Maputo afin de sauver des vies des femmes et des jeunes filles. 

Altesse Makambo


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